L’AFA propose de nombreuses activités touchant à l’astronomie : informations, formations à l’observation et à la photographie du ciel nocturne, conférences, expositions, « nuits des étoiles ». Elle produit une revue « Ciel & Espace » accessible en kiosque ou par abonnement
Les voyages de l’AFA peuvent être l’occasion de se retrouver pour des amis de longue date (voire de décennies). Y participent les gens les plus divers, de France et d’ailleurs, de tous les âges, avec parfois des enfants. Ils ont pu aller du nord au sud et sous toutes les longitudes de la terre, souvent à l’occasions d’éclipse de soleil, totales (spectaculaires, le diamètre apparent de la lune est légèrement plus grand que celui du soleil) ou annulaires (plus banales, le diamètre de la lune est plus faible).
Une éclipse totale dure très peu de temps (quelques minutes tout au plus) et la météo peut tout gâcher. Le reste du temps (ces voyages durent une dizaine de jours en général) est consacré à des visites d’observatoires, de laboratoires, de sites remarquables, de musées, à des spectacles, etc., avec des accompagnateurs locaux parlant presque toujours le français.
Ils peuvent être physiquement éprouvants : lever tôt, coucher tard, fréquents changements d’hôtel, déplacements continuels. Parfois un peu de crapahut. La solidarité y est de mise.
Le présent voyage, remarquablement organisé comme d’habitude, s’est fait dans le même autocar (avec quelques trajets en train). Notre groupe comptait 25 personnes, plus Gérard le conducteur de l’autocar. Le plus jeune d’entre nous avait 23 ans, le plus âgé 82 ans. Leurs lieux de résidence allaient de la Guadeloupe à Hong Kong, en passant par l’Allemagne, la Belgique, la France, le Luxembourg. Certains membres du groupe ont prévu de se retrouver au Texas ou au Mexique pour l’éclipse totale du 8 avril 2024.
Ce que nous avons vu de la Suisse impressionne, entre autres, par la qualité des infrastructures (routes, innombrables tunnels, ponts, chemins de fer, téléphériques), l’activité de fourmilière et … le niveau élevé des prix (par exemple, dans un restaurant – à 3500 mètres, il est vrai – une bouteille d’eau minérale de 50 centilitres va chercher dans les 6 euros et des poussières)
Le voyage a commencé par la ville de Gruyères (avec un s) et son château qui a traversé huit siècles, d’abord propriété de comtes, puis établissement administratif du canton, puis propriété privée accueillant des artistes (Corot y a décoré les murs d’un salon). Les différentes pièces du château reflètent cette histoire, sols, murs, couloirs, escaliers, fenêtres, mobilier. Une vue du château illustre la tête de l’article de Wikipédia consacré à Gruyères, avec ce commentaire : « Le château de Gruyères est un château situé dans la ville suisse de Gruyères dans le canton de Fribourg. C'est le deuxième château le plus visité de Suisse après le château de Chillon.
Le nom de Gruyères vient de celui de la grue, l’oiseau, qui figure sur les armoiries de la ville.
Dans la soirée nous sommes allés à l’observatoire voisin d’Épendes qui appartient à une fondation à but non lucratif. Pour populariser l’astronomie il est ouvert au public sur inscription. Il dispose d’une lunette historique, d’un téléscope de 50 centimètres de diamètre (qui a permis la découverte d’un grand nombre d’astéroïdes), d’un téléscope C14 (de 35 centimètres de diamètre, bien connu des astronomes amateurs) et d’un coelostat (observation et étude du soleil).


Le jour suivant on a visité la ville de Fribourg, capitale du canton du même nom, d’une quarantaine de millier d’habitants. Fribourg est un important centre économique. Une partie ancienne très bien conservée occupe la partie basse de la ville (autrefois très réputée pour ses draps de laine), de part et d’autre de la rivière Sarine (beau pont couvert). Nous en avons visité la cathédrale Saint Nicolas (un des saints patrons de Fribourg) avec ses vitraux (de l’époque moderne) et ses grandes orgues. C’est la cathédrale du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Dans un jardin, à proximité d’un funiculaire (que nous avons emprunté) on retrouve « La grue », une oeuvre d’un ferronnier italien.
Dans l’après-midi a été consacré à l’observatoire de Zimmerwald qui dépend de l’Université de Berne et est spécialisé dans la recherche et l’observation des débris spatiaux (un des plus actifs au monde dans ce domaine). Il est situé en pleine campagne, à côté d’une ferme, avec une vue imprenable sur les Alpes bernoises avec des sommets qui dépassent 4000 mètres.
Le troisième jour nous sommes montés au Jungfraujoch un très grand édifice de plusieurs étages (avec tout en haut un observatoire) construit sur un éperon rocheux à 3500 mètres d’altitude avec des boutiques, des restaurants, des escaliers partout, des ascenseurs, … Des terrasses on peut voir le plus grand glacier d’Europe. Au moment de notre passage il y avait beaucoup de visiteurs (quelques centaines), la plupart venant d’Asie : Chinois (de Taïwan) et japonais.
La traditionnelle photo de groupe y a été prise. On peut y voir notre présidente de la section Paris-Ouest, emmitouflée, à gauche.
Après être reparti vers le lac Léman et en remontant la vallée suisse du Rhône la journée a pris fin à Saint Luc où dans la nuit, le mauvais temps n’a pas permis une observation prévue à l’Observatoire François-Xavier Bagnoud (du nom du pilote d’hélicoptère disparu, avec le chanteur Daniel Balavoine, dans un accident au Mali pendant un Paris-Dakar).
Le jour suivant montée à l’observatoire du Gornergrat en passant par Zermatt. Situé à 3100 mètres d’altitude, il est dirigé depuis l’Université de Berne. Il ne fait plus de recherche proprement dite et son site sur l’internet précise que « En collaboration avec nos partenaires, la Bourgeoisie de Zermatt et la Fondation des stations de recherche alpines de la Jungfraujoch et du Gornergrat, le premier télescope éducatif de Suisse a été installé dans le dôme sud afin de faire entrer l’astronomie dans les salles de classe. »
Son directeur nous a présenté ses équipements, dont le téléscope en question de 60 centimètres qui est accessible aux amateurs sur demande à l’Université de Berne. La vedette du Gornergrat est, à proximité, le Cervin (alias Matterhorn, 4478 mètres) à la silhouette inoubliable, avec tout autour d’immenses étendues de neige et de pistes pour la pratique du ski.
Le dernier jour, sur la route du CERN à Genève, nous sommes passé d’une partie germanophone et industrielle (matériaux de construction, mécanique, etc .) de la Suisse ou pratiquement tout est indiqué en allemand, à une partie francophone principalement agricole (des vignes, des vergers à perte de vue, etc .) où pratiquement tout est indiqué en français.
Au CERN le grand instrument souterrain (à une centaine de mètres de profondeur, au niveau du grand accélérateur) était en service. Nous avons pu passer un moment dans le laboratoire ELENA où des antiproton (de l’« antimatière »), issus de l’accélérateur, sont ralentis jusqu’à une vitesse qui permette de les « manipuler ». Ce laboratoire, où règne un bruit continu provoqué par un système de ventilation visant à éliminer le plus possible les poussières dans l’enceinte du laboratoire, ressemble, visuellement, à celui de l’accélérateur SOLEIL du plateau de Saclay que la section Paris Ouest a visité il y a quelques années.